Pour mon dernier volontariat dans le domaine de la permaculture sur le territoire argentin, j’ai choisi d’aller dans une région bien moins impressionnante que le nord ou le sud, mais qui fait partie intégrante de la culture argentine : la province de Santa Fe .
J’ai donc atterri à Firmat, une petite ville sans intérêt, bordée de champs de maïs à perte de vue et située à 110km de Rosario la 3ème ville du pays. Vous l’avez bien compris, ce n’est pas l’attrait touristique qui m’a fait choisir Firmat mais le volontariat porté sur la récolte et la vente de légumes biologiques.
Du potager biologique…
On en apprend tous les jours dans un potager ! Même si j’en ai appris bien moins qu’espéré j’ai malgré tout grappillé quelques info utiles sur la manière de planter, d’arroser et de récolter.
Au moment de mon séjour, mes hôtes avaient dans leur potager : de la salade – laitue, roquette et chicorée, des tomates (normales et cerises), du choux, du maïs, des piments, plusieurs variétés de courges, des kakis et du melon.
Cet été a été apparemment très sec, ce qui a été un peu dur pour la récolte, quasiment tous les plants de tomates et de maïs ont séché sur pied par exemple.
Nettoyer un espace pour pouvoir planter
Avant de planter il faut travailler la terre comme on dit dans le milieu.Il s’agit de nettoyer l’espace où l’on compte planter en enlevant les petites pierres et les racines des plantes invasives, afin que ces dernières ne viennent pas perturber la pousse de nos légumes en les envahissant.
Une fois le terrain « tout propre » et bien aplani, nous avons planté de la laitue. Il faut alors répandre les petites graines en marchant à reculons afin de ne pas marché sur celles déposées.
Ensuite, il faut protéger la terre du soleil et des oiseaux avec de l’herbe ou de la paille. Et par dessus recouvrir d’une bâche très fine et aérée.
Et enfin il faut arroser en petite pluie.
Une autre fois, nous avons avons voulu utiliser un espace pour planter de la roquette. Comme il y avait des plantes invasives, nous les avons également enlevées et labouré la terre. En plus, il y avait quelques pousses de laitues, que nous avons transplantées dans l’espace juste à côté.
Dans ce cas nous avons arrosé par inondation – et non petite pluie – pour éviter que les feuilles ne brûlent au soleil. En effet, le soleil va se réverbérer sur les gouttes accumulées sur les feuilles, et va ainsi brûler la plante entière. A l’inverse, d’arroser par le bas permet à la terre de s’imprégner et de rester humide toute la journée sans altérer la plante.
Récolter des légumes tout frais
Une bonne partie du champ n’étais pas utilisée mais il y avait malgré tout quelques légumes récoltés régulièrement.
Nous venions tous les jours récolter de la salade : roquette ou chicorée, en fonction des commandes du magasin . Les plants de laitue ont été endommagé par le soleil et le manque de pluie, nous n’en avons donc pas ramassé.
Bien que les plants de tomates aient beaucoup souffert, nous avons malgré tout pu en récolter quelques unes, notamment des tomates cerises.
Dans le fond du potager le long des maïs, se trouvaient les courges en tout genre et quelques melons. Les quelques fois où nous avons récolté du maïs, celui-ci avait beaucoup souffert du climat aride de cette année et était quasiment vide à l’intérieur des feuilles.
A côté de toutes ces courges, ils avaient aussi du choux:
Je n’ai pas goûté ces piments, mais il parait qu’ils étaient extrêmement forts.
Il y avait également quelques plaqueminiers (arbres à kaki) et nous en avons aussi récolté pour la vente directe.
…à la vente d’un petit producteur biologique
Mes hôtes vendaient leurs légumes à des petites épiceries de la villes mais également en vente directe dans un petit kiosque devant leur maison.
La vente en gros de légumes
La vente en gros nécessitait la préparation de petites barquettes de légumes coupés au préalable. Certains légumes provenaient du potager, mais la plupart des légumes vendus dans les barquettes étaient achetés à d’autres producteurs (pas toujours biologiques malgré l’étiquette qu’on collait sur les barquettes…).
En gros les barquettes contenaient quasiment toujours la même chose mais cela pouvait varier selon les commandes et l’approvisionnement : laitue, carottes rapées, choux.
Chaque barquette comprenait environ 170g de carotte puis le reste avec les légumes disponibles.
Il fallait ensuite les emballer de plastique.
Et coller l’étiquette avec la date du jour.
Toutes ces barquettes – environ une trentaine – étaient distribuées tous les jours en fin d’après-midi aux différentes épiceries.
et la vente directe de légumes biologiques en petite épicerie
La deuxième source de revenue du potager provenait du petit kiosque devant leur maison qui ouvrait de 18h à 21h tous les jours (excepté le dimanche). Les horaires argentins des commerces dans les petites villes sont en général le matin jusqu’à 13h puis de nouveau de 18h jusqu’à environ 21h ou 22h, avec une bonne siesta au milieu.
Parfois, ils revendaient aussi d’autres produits locaux comme des oeufs, du miel ou encore de la bière artisanale.
En une dizaine de jours j’ai donc vécu dans la peau d’un petit producteur biologique et j’en ai appris un peu plus sur le potager et la vente.